Tranchées de vies – Ep. 11 : « Nous en pleurerons ensemble »

Ce billet est le 11eme épisode de la série « Tranchées de vie ». Je vous invite à en lire la présentation.

Bourges le 26 octobre 1918

Mes chers cousins.
Un malheur affreux vient de nous frapper.
En proie à la plus vive affliction – je viens vous annoncer la triste nouvelle dont je suis chargée – notre cher petit Frantz à été tuer le 23 septembre au cours d’un grand combat en Serbie.
Ce matin en arrivant de travailler je reçois une lettre d’un copain à mon petit Frantz m’annonçant cette triste nouvelle – et me priant de vous avertir ce qui m’est très pénible.
Soyez persuader mes chers cousins que j’ai perdu le soutien et le protecteur de ma vie – celui qui en partageait le fardeau avec moi – nous en pleurerons ensemble – vous un fils chéri et moi un petit ami adoré – que j’attendais depuis de longues années et qui maintenant ne me reviendras pas. Oh ! c’est cruel ! Notre amour était trop sincèr – Il a fallu que les bandits viennent troubler notre bonheur.
Bien des fois j’ai eût des occasions pour me marié ! Oh ! non ! Jamais ! je n’ai voulu ;
J’attendais confiante le coeur rempli d’espoir – le retour de mon petit Frantz à qui j’avais sacrifier ma vie entière.
Je ne puis essayer de vous consoler – puisque moi-même il m’en est impossible.
Je vais écrire au jeune homme qui ma fait part de cette triste nouvelle et lui demander des expliquations.
Faites moi je vous en prie une réponse de suite.
Croyez que je suis très peinée et que je partage bien sincèrement votre profonde affliction.
Je vous embrasse tous bien affectueusement.

Votre petite cousine.

Yvonne.

Bourges le 30-10-18

Mes chers cousins

J’accuse réception à votre lettre laquelle j’attendais avec impatience malgré que vous m’avez répondu immédiatement.
Mes chers cousins ils nous faut beaucoup de courage pour supporter les dures épreuves de la guerre.
Jamais un seul instant j’aurais songer que notre cher petit Frantz serait rester comme tant d’autres ! hélas ! ce n’est pas de rêve c’est la réalité.
Plus je cherche à croire cette mort moins je ne peux le croire. et pourtant c’est bien vrai. car moi qui avait des nouvelles presque tous les jours j’étais comme vous. 15 j. sans nouvelles. Je ne savais pas quoi penser – des idées noires me passaient dans la tête. Je pensais peut-être qu’il est malade mais jamais un seul instant j’ai penser qu’il était mort. enfin je suis très très peinée. Je sais qu’il était bon garçon. il y à longtemps que j’avais apprécié son caractère. aussi j’étais fier de lui. nous nous entendions très bien d’ailleurs nos caractères étaient l’un pour l’autre. jamais depuis 4 ans passés que nous nous connaissions j’avais porter les regards sur un autre c’était mon petit Frantz que j’attendais.
Et aujourd’hui lorsque j’arrive chez moi plus de lettres plus de gentilles paroles plus de bons conseils comme il m’en donner souvent – et je les suivait car ils étaient bons. Enfin, aujourd’hui c’est la vie.
La dernière lettre que j’ai reçue était également du 22 septembre. Je l’ai reçue le 8 octobre. Il me dit aussi qu’il m’enverrait la photo. et moi je lui est écrit le 23 en lui envoyant ma photo. mais hélas il n’aura pas eut le bonheur de la voir.
Le jeune homme qui m’a écrit est de Montluçon dans l’Allier voici son adresse Mr Maxime Normandon 227eme Infanterie 14eme compagnie, Secteur P.916
Mes chers cousins je suis très peinée et prend part à votre douleur
aussitôt que je saurais quelque chose je vous le dirais.
Bons baisers et bon courage. Je vous embrasse votre petite cousine.

Yvonne.

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