Tranchées de vies – Ep. 10 : « Dans une tenue splendide »

Ce billet est le 10eme épisode de la série « Tranchées de vie ». Je vous invite à en lire la présentation.

Lundi 23 septembre 1918

A 5h15, l’Etat-Major porte son P.C. à 1317, à l’emplacement du P.C.du 4e 13eme, qui vient occuper les P.C.de Compagnie à Charton. L’absence des troupes à notre droite peut modifier à tout moment l’intensité de l’occupation des positions ennemies, et les patrouilles et reconnaissances harcèlent de plus en plus l’adversaire.
A 10h, le sous-lieutenant Siro et 3 hommes, faisant preuve d’une audace et d’un sang froid admirables, montent au [Mamelon 2 ?], réussissent à pénétrer dans la première ligne ennemie bouleversée, trouvent la 2e tranchée fortement occupée et peuvent néanmoins se replier après avoir accompli magnifiquement leur mission.
A chaque alerte, on peut voir les tranchées ennemies se garnir de leurs défenseurs ; enfin, le commandement veut en finir. A 16h05, après un bombardement un peu plus intense de la part de notre artillerie, les 13ons montent à l’assaut dans une tenue splendide sous un très violent tir de barrage d’obus, minenwerfer et mitrailleuses. Des éléments peuvent néanmoins atteindre les défsens ennemies. Un violent corps à corps à la grenade s’engage ; toute progression devient impossible. Les mitrailleuses adverses, du Piton Rocheux et de la Sprée, prennent de flan nos éléments. Le chef de Bataillon Aldebert commandant le 5e13on est tué, le Capitaine Adjudant-major Guitare, blessé très gravement par une torpille.
A 16h45, l’ordre arrive de faire replier les éléments avancés dès la tombée de la nuit, il est éxécuté sans incident. A 19 heures, chaque compagnie (?) reprend sa place et le service de surveillance fonctionne à nouveau. Toutes les tentatives sont faites pour ramener les derniers blessés pendant la nuit.
Le Lieutenant Coulon, de la 14ème compagnie est tué, les Lieutenant Bréchard, de la 5eCompagnie 11 (?), Bralerai de la 18e, Aunet de la 17e, Montssarat de la 15e, Ballereau de la 14e et Barassé de la 15e sont blessés.
L’opération est terminée et le P.C du Régiment est installé à Oder à son emplacement primitif, le Commandant Fèvre, Commandant le 4è (?) réinstalle son P.C. à 1317.
On saura quelques jours plus tard que le sacrifice demandé au Régiment a eu pour résultat de retenir une partie de l’armée bulgare, de mettre du désarroi dans sa retraite, de permettre de grossir considérablement le nombre des prisonniers et de contribuer ainsi, dans une large part, au grand succès final.
Le 227e est l’un des deux Régiments donnés en exemple dans l’Ordre Général N°012514 du 6 octobre 1918, du Général Commandant au Chef de l’A.F.O.
La nuit se passe en patrouilles offensives et à la recherche des blessés.

Journal des Marches et Opérations du 227eme Régiment d’Infanterie

Tranchées de vies – Ep. 9 : « Faut pas s’en faire »

Ce billet est le 9eme épisode de la série « Tranchées de vie ». Je vous invite à en lire la présentation.

Le 22 septembre 1918

Mes Chers Parents,

A l’instant je reçois votre aimable lettre qui m’a fait grand plaisir de vous savoir tous trois en parfaite santé.
[???] qu’à moi cela va très bien, hier soir nous avons eu un peu de boulot. Enfin c’est la guerre, faut pas sans faire, c’est pas terrible.
La santé est bonne et le morale aussi.
Je suis heureux que vous n’êtes pas trop malheureux à Paris et que papa et Henri travaille toujours. Je me suis fait photographier hier par mon lieutenant mais je ne sais toujours pas quand j’aurai les photos car en [???] c’est pas fait pareil pour travailler.
Enfin je vais vous quitter pour aujourd’hui. Bonjour à tous les amis.
Et vous mes chers parent et frère.
Recevez de votre fils et frère c’est meilleurs baisers et qui vous aime.

Franz

Tranchées de vies – Ep. 8 : « Profite de ta jeunesse mais sois toujours gentil »

Ce billet est le 8eme épisode de la série « Tranchées de vie ». Je vous invite à en lire la présentation.

Le 14 février 1918.

Mon cher petit Henri.

Ce petit mot pour te remercier de tes petite lettres qui me font tant plaisir
écrit moi le plus souvent que tu le pourra. J’espère que à Paris vous ne souffrez pas de trop. As-tu assez avec 300g de pain par jour cela doit être juste. mon pauvre gars. Surtout à ton âge. enfin que veut-tu il faut que ça vienne par là pour que cela finisse. donc prend ton mal en patience. et surtout ne t’en fait pas profite de ta jeunesse. mais sois toujours gentil avec maman et papa et travail bien. Quand tu m’écrira donne mois des détail un peu sur ce que tu fais.
J’ai reçu une longue lettre de Juliette elle me dit que tu est un vilain monsieur. Tu doit la faire enragée. Je te vois ta pas changer. maman doit surement te dire que tu me ressemble. alors maman travail toujours beaucoup et toi je pense que c’est pas trop fatiguant ton boulot et papa ne trouve t il plus dans son métier.
Embrasse papa et maman pour moi et toi mon cher petit Henri.
Je t’embrasse de tout coeur Ton frère qui t’aime.

Franz.

PS tu vois que ici je peut tenir et je me fait pas de mauvais sang. J’ai l’air d’un embusquer. Quand je pourrai me faire tiré en grenadier-patrouilleur je te l’enverrai. Je n’est plus de fusil [???] un revolver et un poignard et des grenades. Tu vois que j’ai le filon.